La stratégie communiste derrière la redistribution foncière maoïste en 1947

 

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. »
Karl Marx, dans le manifeste, 1848.

« Dans la société féodale chinoise, les luttes de classe de la paysannerie, les insurrections et les guerres paysannes ont seules été les véritables forces motrices dans le développement de l’histoire. »
Mao Zedong, dans La Révolution et le Parti Communiste chinois, 1939.


Sur la surface, dans les documents officiels du parti communiste chinois (PCC) et selon les représentations propagées par des acteurs clés du Front Uni, comme Edgar Snow et Song Qingling (LOVELL pp. 60-87, cp. CHANG), la révolution paysanne semble d’une simplicité mathématique et émotionnelle satisfaisante, autant pour suffire au plus ardent des opprimés et l’intellectuel le plus progressiste. Tout le monde reçoit un lopin de terre égal ; sauf les criminels, les traitres, les incorrigibles, etc., qui ne recevront point. Les villages seront organisés de manière démocratique et toutes les voix seront égales.[1] Personne à l’entrée du royaume de la liberté (Reich der Freiheit, Marx) ne devrait se poser la question « Et ensuite ? ». Qu’est-ce qu’il se passera dans les dix ans qui viennent après que tous les lopins ont été redistribués, les chaînes féodaux brisées ? Après la « libération », ce « retournement du corps » (fanshen 翻身) qui marque l’esprit des femmes interviewées par HERSHATTER, que se passerait-il économiquement et politiquement ? Si on avait questionné un jeune ardent adepte du parti dans les bas rangs, qu’aurait-il pu dire en 1947 ? Sûrement peu de choses très convaincantes en rétrospective.

Qu’aurait pu motiver le parti à lancer une redistribution foncière à prétention égalitaire, mais qui ne redistribuera seulement 43% des terres juste pour être centralisées par l’Etat au milieu des années 50 (LEESE p. 50) ? Un intellectuel chinois au nom de QIN Hui propose l’évaluation suivante de la terreur rurale de 1947 qui avait couté le quart d’un million de morts (figure de Yang Kuisong, cité à la fois chez LEESE et chez DEMAIRE) : « Statistics have shown that 70% of deaths during [Civil War-era] land reform occurred around 1947 in the [areas that the CCP had been in charge of for a long time during the War of Resistance against Japan, O.D.S.], and in [these so-called laoqu 老區, O.D.S.] old areas, land reform did not really have the function of equalizing land. [Here I omit several paragraphs, O.D.S.] The point of reinvestigating again and again was not to find a bit more land, but to shed more blood, and to create an atmosphere of life-or-death struggle—this was the only way to achieve a high degree of mobilization. » En outre, « rural society completely lost its ability to autonomously govern itself » à cause de cette « lutte de classe », facilitant la prise de pouvoir politique par le parti dans l’espace rural. Liée à la dynamique meurtrière du classicide[2] était alors une stratégie non-divulguée dirigée par les organes centraux alimentée par la vision personnelle de Mao.

Derrière la façade — des élections bidons au niveau du village égalitaire (HILL pp. 194-5) ou la propagande du Mao charmant « Edgarien » essayant de réunir toutes les classes sociales en écrivant en faveur de la Nouvelle Démocratie en 1940 —, la main d’acier des services secrets chinois et la gestion minutieuse de la population par le Bureau d’Organisation (zuzhibu 組織部) recréent les rapports de forces politiques et économiques des bases communistes (v. carte). De la même manière dont le parti contrôle ses membres avec la création de catégories dans la lutte dite de la ligne du parti (v. ISHIKAWA et SMITH), le rôle du Bureau d’Organisation est à l’origine de classer les nouveau-venus d’en dehors des bases communistes selon leur loyauté et leur bon-comportement, toujours soucieux que des espions ou des traitres se trouveraient parmi eux, un filtrage consistant d’interrogations à plusieurs étapes est donc établi à Yan’an pour consolider l’homogénéité idéologique. La différenciation des classes rurales, en groupements distingués par MAO dans son article de 1933 (v. « How to Differentiate the Classes in the Rural Areas »), permet en parallèle de contrôler la paysannerie dans la lutte de classe rurale en fonction du rôle politique prévu pour elle dans le nouvel ordre. Ce rôle était de participer à une société maoïste, surtout après l’apothéose de Mao pendant la campagne de Rectification (1942-5), c’est-à-dire un modèle qui suit les étapes et priorités de développement précisées ci-dessous, qui ont émergé grâce à ce redressement de la ligne du parti.

Carte : « Anciennes régions libérées », laojiefangqu 老解放區 en gris foncé. (Source : SAICH p. 92)
Dans How the Red Sun Rose, GAO examine entre autre la campagne contre la « AB League » au Jiangxi/Fujian, la conférence de Zunyi, l’élimination des trotskistes et la campagne de Rectification à Yan’an, et la campagne de Emergency Rescue dans les bases — pas tous visibles sur cette carte — de Shaan-Gan-Ning, Jin-Cha-Ji, Jin-Sui, Taihang, Central China Base Area — et l’absence de cette campagne à Shandong.

Les services secrets chinois crées par l’Union soviétique dans les années 20 (FALIGOT pp. 27-8) empruntent les méthodes interrogatoires que la Tchéka sous Lénine leur a appris et réemprunteront ceux de l’OGPU (qui succède la Tchéka) sous Staline, quand le chef des services secrets Kang Sheng (康生) retourne (avec Wang Ming, le représentant du PCC au Comintern) de son séjour à Moscou pendant la Grande Terreur de 1937-8. Le long de la période 1930-1945, les dirigeants du PCC vont greffer les institutions soviétiques, y compris certaines étapes de la terreur staliniste (en cp. WERTH avec GAO)­, p. ex. la campagne anti-trotskiste. La campagne de Rectification maoïste lancée à Yan’an en 1942 impose l’écriture d’autobiographies et aussi de journaux intimes pour la dénonciation de soi-même et des autres, qui seront utilisés pour les interrogations menées pour trouver des espions ennemis pendant lesquelles l’accusé est torturé entre autre par la privation de sommeil (préfigurant ainsi les 100 fleurs de 1956 dans la manière d’attirer les gens critiques du parti communiste, publiquement pour l’amélioration du parti par la voie démocratique de la critique, en réalité afin de les accuser d’espionnage et de les interroger). Les campagnes anti-espions étaient caractéristiques de la terreur staliniste en Asie, contre les japonais ou contre n’importe qui, pourvu qu’ils soient désignés comme indésirables par les agitateurs de la région donnée (HIROAKI).

Déjà la terreur contre les démocrates socialistes au début des années 30 dans les bases sous contrôle militaire de Mao au Jiangxi semble greffée de la terreur léniniste contre ses rivaux révolutionnaires pendant la guerre civile (1918-21).[3] Ce qui n’est pas surprenant quand on se souvient que dans cette base le parti fonde en 1931 la République Soviétique de la Chine, proche dans son organisation des autres républiques soviétiques de l’époque. La clé de compréhension qu’apporte le livre How the Red Sun Rose de GAO Hua est à mon avis la grande familiarité théorique et organisationnelle que les chinois avaient avec le système bolchévique plutôt qu’une spécificité chinoise de l’hiérarchique traditionnelle que Mao aurait amenée au socialisme, ou avec laquelle il l’aurait corrompu (comme certains dissidents chinois veulent le voir dans ce récit, p. ex. WANG Zhian). Il y a chez Mao une certaine volonté d’expérimentation et d’indépendance, certes ; mais son manuel est communiste, plus concrètement c’est L’histoire du Parti Communiste de l’Union Soviétique (bolchévique)[4] publiée en 1938. La stratégie de la révolution chinoise est construite à partir des conclusion qui s’y trouvent. À la page 390 STALIN conclut que les paysans moyens ont soutenu la révolution d’Octobre parce que l’alliance entre la classe ouvrière et les paysans pauvres (« the overwhelming majority of the peasant population ») aurait eu une influence favorable sur leur comportement, « without this alliance the October Revolution could not have been victorious » ; il se trouve que c’est exactement le souci de Mao avant 1949. De plus, pour combattre les propriétaires fonciers en 1918, la redistribution des terres confisquées y est représentée comme une politique temporaire implémentée par des comités de paysans pauvres, également temporaires (p. 403). Les politiques de Lénine (mort en 1924) auraient détruits le capitalisme politiquement, en expropriant les propriétaires, en transformant entre autre les terres en propriété publique (centralisation), etc. (p. 483). Mais afin de vaincre le capitalisme économiquement, et pas seulement politiquement, il serait nécessaire de construire un « new Socialist economic system all over the country », dont la première étape est l’industrialisation, sujet du chapitre dix de ce livre, qui est à la fois histoire falsifiée et manuel politique. La campagne idéologique de Mao s’inscrit dans la tradition mise à jour, notamment de l’expérience russe considérée comme le cas d’étude politique et économique par excellence, à l’instar des manuels communistes en chinois des années 20 (souvent traduits ou retraduits du japonais, v. les appendices de ISHIKAWA 2012) se basant sur l’histoire de la révolution russe comme elle a été révisée, sinon faussée, par les historiens russes sous Lénine (v. HOLMES).

Les économistes qui développeront la planification de l’économie en Chine, Xue Muqiao et Chen Yun (directeur du Bureau d’Organisation pendant la campagne de Rectification), étaient sûrement conscients que la redistribution foncière avait peu d’importance sur le plan économique, qu’il n’était donc pas nécessaire de tout redistribuer si l’Etat avait suffisamment de contrôle dans les régions pour collectiviser l’agriculture ; leur objectif n’étant pas de produire une égalité de propriété foncière, mais d’abolir la propriété foncière en la centralisant par la suite. Ce qui intéresse les économistes communistes, c’est l’industrialisation, pour laquelle ils sont prêts à extraire le plus de ressources possible de la paysannerie[5]. On est loin de l’idéal égalitaire confucéen de la dynastie Han de laisser faire les paysans en intervenant peu dans leurs activités, préconditionné par la redistribution des terres à champs égaux (système appelé jingtian 井田, cp. HUAN, v. aussi MOTOKO). L’égalité foncière est une étape dans la consolidation du pouvoir communiste, mais ne consiste pas vraiment en un progrès vers l’industrialisation, visée par celui-ci[6].

En conclusion, la redistribution foncière maoïste n’avait pas une fin économique ou d’égalité économique. En tant que campagne de masse, elle était une invitation à la lutte de classe soutenue par le rituel de la dénonciation.[7] « L’espion ennemi » et « l’ennemi de classe » étaient des catégories floues qui pouvaient même mener à la mort du paysan pauvre le plus loyal au parti, p. ex. quand — une première redistribution de terre accomplie — un paysan pauvre pouvait reperdre sa terre conquise à cause du relancement de la redistribution dans le village (exemples dans DEMAIRE, qui décrit le cycle ou les cycles de la redistribution foncière). La promesse de richesses cachées des propriétaires, leurs femmes, et la gloire pour le combattant contre l’ennemi de classe pouvaient devenir des facteurs dans la continuation et le relancement de la dénonciation et de la lutte sanglante. L’appareil bureaucratique y apportait son soutien complet lors de la terreur rurale de 1947 (menée surtout dans les anciennes bases déjà redistribuées, comme l’indique QIN) en raison de son idéologie communiste, dont la lutte de classe est un élément intégral, avant de rétropédaler un peu pour éviter trop « d’erreurs », restituant parfois les victimes, comme après la campagne de Rectification contre les espions en 1944.

Après 1949, le parti a sans hésitations relancé sa campagne de réforme foncière[8] avec le quota défini par Mao de 4/1000 pour les ennemis de classe à tuer (DIKÖTTER). Mais au lieu de la taxe agricole réduite dont jouissaient les bases communistes auparavant (BIANCO et HUA 2005), en 1950 la RPC copie et augmente l’impôt en nature que le KMT avait mis en place pour l’effort de guerre contre le Japon en 1941. L’impôt de 1950 mène à des révoltes paysannes (KASKE et LIN pp. 273-4). Pour étouffer ces révoltes, comme en URSS, la lutte de classe, en appliquant les catégories de Mao, était fort utile. Se débarrasser de l’élite foncière et désorganiser l’ordre foncier laissait la place à la nouvelle classe (terminologie de DJILAS) de s’installer, les cadres du parti communiste.

 

Bibliographie

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[1] V. les documents, comme la loi foncière des communistes, dans NOELLERT.

[2] Néologisme de Thierry WOLTON, de la préface de son histoire mondiale du communisme, vol. 3. Cette stratégie rurale de la lutte des classes n'était pas unique à la Chine et elle a été diffusé dans plusieurs endroits, par exemple au Pérou, où Yan'an était devenu un model dans les années 1980 (RONCAGLIOLO pp. 104-5): "[María] Pantoja développa une tactique de conquête territoriale à la campagne. D'abord. les colonnes ouvraient des "zones d'opérations", c'est-à-dire de guerre éclair. Cela impliquait d'envahir les récoltes et d'assassiner les autorités, les curés, les maires, même les paysans prospères. On créait ainsi un vide de pouvoir, que les colonnes elles-mêmes remplissaient en organisant des jugements sommaires contre les voleurs de bétail et les violeurs. Les paysans sentaient alors qu'on rétablissait la justice et le principe d'autorité."

[3] Chapitre 1 section II de GAO 2019. Cp. la violence dite « excisionnaire » de la guerre civile russe chez MAZARD 2016.

[4] Il existe depuis 2019 une édition académique avec appareil critique, v. STALIN.

[5] Pour les politiques économiques durant la guerre civile, v. WEBER, “Re-Creating the Economy: Price Stabilization and the Communist Revolution”, pp. 69-86, qui trouve que les politiques, comme le monopole sur le sel, sont menées préliminairement dans une logique traditionnelle d’égaliser les prix, en transition graduelle vers l’économie planifiée (comme indiqué, la réforme foncière ne fait pas partie de la logique économique de cette transition). Le chapitre qui suit traite des politiques économiques de l’époque maoïste extractive. Mieux vaut voir les chapitres dans la partie II du deuxième volume du Cambridge Economic History of China, 2022.

[6] Souligné par DJILAS en tant qu'objectif des révolutions russe et yougoslave. La Chine avait sa propre tradition de poursuivre une industrialisation par la prise en charge de l'industrie par le gouvernement, qui venait d'être encouragée par la publication en 1935 du Datongshu 大同書 de KANG Youwei, soulignant le problème de la méthode traditionnelle de la privatisation des terres par leur redistribution ainsi (p. 211) : « if we permit people to buy and sell private [real] property, if they all have private real property, then there will not be a levelling of wealth, and there will never be any way [to bring about] equality. »

[7] LEESE dit à ce sujet (p. 56) : «Ohne die Bitterkeitserzählungen [訴苦] wäre die Landreform aus Parteisicht sinnlos geblieben

[8] Les documents utilisés pour catégoriser la population rurale sont à nouveau les deux articles de MAO de 1933. Les deux articles avec quelques additions faites en 1950 se trouvent dans MAO 1993.