Le paradoxe de l'innovation bureaucratique (Etat chinois et orthographie)
À l’encontre de ce qu’on attendrait, nous devons beaucoup à l’innovation promue par la puissance de l’Etat dans notre société. Pour comprendre ce paradoxe, c’est la Chine qui illumine le fonctionnement de la société en Europe, plus que l’inverse. L’idéal européen d’une dissidence galiléenne, bourgeonnant dans un milieu sous la protection du régime libéral de la république de Venise, comme l’indique la devise universitaire de Padoue — Universa Universis Patavina Libertas —, est loin d’être universellement compris et revendiqué dans les cultures scientifiques du monde entier. Juxtaposez à cela la carrière du scientifique Shen Gua 沈括 (1031–1095). En tant qu’homme d’Etat il a dû passer par le système d’examinations 科舉, qui fait de l’appareil administratif de la Chine à cette époque une sorte de méritocratie. Bien que l’hybridation des conceptions occidentales et orientales est un processus en marche en Chine comme ailleurs, le métier bureaucratique et sa fonction innovative y reçoit encore...