Expérimentation : Comment je révise mon vocabulaire (le tirant de sources diverses)
En écrivant cet article, je cherche un moyen de réunir quelques outils et matériaux hors cours que j’ai utilisé depuis le début du semestre pour apprendre le chinois. Depuis le mois d’Octobre j’ai réussi à avoir un poste de service civil à Bâle qui me permettra d’enseigner le chinois l’année prochaine. C’est pour moi une raison de plus d’expérimenter avec divers méthodes et de créer des ressources pédagogiques pour l’apprentissage. Concernant ce projet d’enseignement, j’en parlerai plus en détail dans un autre article.
Une suggestion m’est parvenue grâce à Jean-Luc, notamment celle d’utiliser l’application Anki permettant de créer des cartes étymologiques. Je prends d’abord un screen-shot calibré d’un caractère sur le site de Richard Sears[1], en suite j’écris le caractère, et la définition et le pinyin (si besoin), sur un côté de la carte digitale ; sur l’autre je paste/colle la capture d’écran (ajoutant dans ce cas une définition du sens d’origine).
稅 shui4 & 兌 échange dui4
En outre de servir à rechercher plus intuitivement et automatiquement
l’étymologie dans l’orthographie moderne du caractère, mon but est de réviser
la signification de deux éléments pour l’exemple de ce caractère : (1) les
deux traits qui marquent les « deux côtés » (séparation), en
l’occurrence d’un échange entre deux participants au troc ; (2) la
combinaison du blé et du troc, représentant la part de taxe en blé, aujourd’hui
devenu simplement « impôt » (sans que l’impôt soit nécessairement en
nature).
Pour moi, cette carte contient toute l’information
dont j’ai besoin, si je réfléchis pour retrouver les clés sémantiques dans les
caractères non-simplifiés modernes. Mais des modification doivent très
probablement intervenir pour qu’elle devienne utilisable pour quelqu’un d’autre
(qui n’a pas créé la liste), et particulièrement dans le cas d’un étudiant du
chinois simplifié, pour lequel le caractère cible s’écrit légèrement
différemment => 税.
De même pour Quizlet, où je continue d’y ajouter
le voc. des prochains paragraphes
de la micronouvelle « Le justicier »[2] de 李子勝 (bilingue chinois-français dans L’Asiathèque,
2021) et des phrases d’une vidéo sur
l’humiliation au travail de Wang Yajun (traduit en allemand par Eva Lüdi-Kong). Comme
on le voit dans l’image (au-dessus), j’ai étudié une autre vidéo de Wang Yajun
sur le mouvement de proteste récent en Chine, qui était plus difficile à
comprendre parce qu’elle n’a pas été traduite. En dessous est classé du
vocabulaire divers sur la politique et en suite un peu de vocabulaire avec
certaines des structures expliquées dans Les gestes du chinois (Jean-François
Billeter, 2021), très incomplet, donc je songe plutôt à créer un set sur mon
Quizlet contenant les phrases paradigmatiques de l’ouvrage.
Dans les chansons populaires chinoises les tons
ne sont normalement pas prononcés, ils permettent pourtant de plus
facilement retenir un certain nombre de caractères dans les paroles sur internet
(p. ex. d’une
playliste sur YouTube) et d’explorer la fiabilité, voire
semi-fiabilité, des clés sémantiques en lecture. (Le genre particulier de Volkslieder
adopté par « le
professeur He » applique la mélodie des tons du chinois, il est donc
particulièrement intéressant à étudier.)
La dernière catégorie de vocabulaire que j’aimerais
mentionner est le vocabulaire indiqué dans la littérature non-fiction,
surtout dans les livres d’histoire sur la Chine. Certains livres, comme The
Cultural Revolution on Trial: Mao and the Gang of Four (2017) de Alexander
C. Cook et Voting as a Rite: A History of Election in Modern China
(2019) de Joshua Hill, listent le vocabulaire chinois mentionné plus
systématiquement, aux pages xiii-xv et 231-233, respectivement. Pour d’autres
il va falloir que je le liste moi-même, p. ex., sur Pleco, où j’ai ajouté une
catégorie « Economic History », mon dépôt pour le vocabulaire des
chapitres du Cambridge Economic History of China (2022). Je discuterai
les résultats de ma méthode de familiarisation avec ce genre de vocabulaire en fin
d’année.
[1] Il faut choisir si
on en prend le caractère d’une inscription soit 甲骨, 金 ou 篆 (sinon encore d’un des 六书通).
Parfois les différences orthographique entre ces trois (v. quatre) époques sont
plus importants, parfois moins. Cp. l’étymologie de 燕 avec
celle de 稅 et 兌.
[2] Ce lien mène à Google Sheets, où je liste le vocabulaire simplifié et non-simplifié côte-à-côte avec une formule de traduction « =GOOGLETRANSLATE(A1,"zh_CN","zh_TW") » expliquée dans mon article sur le progrès dans la pédagogie.